Généalogie

La généalogie dans tous ses états…

Tout le monde a du sang royal dans les veines !

Extrait et adapté de « Sexomonarchie » de Henri de Romèges, éd. Michel Lafon

La généalogie obéit à la règle de base suivante : si l’on considère qu’un couple a en moyenne deux enfants par génération (30 ans), un homme (ou une femme) né en 1950 a 2 enfants en 1980 et 4 petits-enfants en 2010. Son père né en 1920 qui a eu également 2 enfants, a 4 petits-enfants et 8 arrière-petits-enfants. Le nombre théorique de descendant est égal à 2 à la puissance « n » (2n), « n » étant le nombre de générations. On arrive très vite à des chiffres importants. Ainsi, un homme né autour de 1700 (10 générations), comme Louis XV, a théoriquement aujourd’hui 1’000 descendants. Un homme né autour de 1600 (14 générations), comme Louis XIII, a 16’000 descendants. Et un homme né autour de 1500 (17 générations), comme François Ier, a 130’000 descendants. Louis IX (Saint Louis) né en 1214 (soit plus de 26 générations) a 67’000’000 descendants, soit davantage que toute la population de la France en 2020.

Cette loi est évidemment contrariée par la nature, sinon la Terre serait aujourd’hui peuplée de milliers de milliards d’hommes… À lui seul, Charlemagne aurait mille milliards de descendants ! La mortalité infantile, les épidémies, les guerres, l’émigration et surtout, l’union entre parents, même éloignés, font considérablement chuter cette moyenne. Néanmoins faisons un petit calcul actuel avec nos propres familles, sur les 3 générations qui nous précèdent, pour nous apercevoir de cette réalité.

L’Histoire des monarchies est une longue chronique sexuelle.

Les cours avant même qu’elles soient organisées et codifiées ont toujours été des lupanars. L’oisiveté en était la cause première. L’exemple des Valois et des Bourbons (tous deux issus directement de la branche de Louis IX – Saint-Louis -) est à cet égard édifiant : c’est un concours d’adultères. Les familiers des monarques ne sont pas en reste ; courtisans, favoris, ministres et même les domestiques rivalisent d’imagination. Tout le monde couchait avec tout le monde.

La monarchie n’était pas à l’unisson du peuple : c’était un repaire de princes et de seigneurs vivant à l’écart, dans ce domaine comme dans bien d’autres. Une caste à part. Cet affranchissement des règles communes tenait aussi à l’ordre social en vigueur. De même que les rois et les princes sont imbus de leur rang, la haute noblesse, l’est tout autant du sien. Toute la haute noblesse « d’extraction chevaleresque », de robe ou d’épée adopte très vite la mentalité de cette aristocratie dont elle vient grossir les rangs. Ce n’est pas qu’ils se croient tout permis : tout leur est effectivement permis. Leur suffisance, qui nous paraît aujourd’hui insupportable, est autant le fruit de l’organisation de la société qu’une manifestation de leur nature. Tout leur est dû.

Comment s’étonner, dans ces conditions, qu’ils agissent à leur guise dans leur vie privée et envoient promener les conventions ? Les conventions du mariage, à commencer par la première d’entre elles, la fidélité conjugale, n’entraient pas en ligne de compte, pas plus chez les femmes que chez les hommes puisque les unions n’étaient que des convenances dans la majorité des cas. A force de forniquer ils en étaient venus à considérer le sexe comme la chose la plus banale du monde. Ils ne se cachaient guère et ne faisaient pas montre d’une pudeur excessive. La morale et le sexe étaient totalement déconnectés tout autant que l’amour et le sexe. On envoyait un billet doux à midi à sa dulcinée et on troussait une autre à minuit. Les historiens ne font pas l’impasse sur le sujet.

Au-delà du jugement que chacun est libre de porter, cette addiction ne fut pas sans conséquences. Une de ces conséquences plus insolite, des folies sexuelles de ces monarques est que chaque Français, Belge, Suisse, Monégasque ou tout Européen en fait, a de fortes chances d’avoir quelques gouttes de sang royal ou impérial dans les veines. Il est impossible de compter avec précision le nombre d’enfants naturels issus des liaisons royales, qu’elles aient été passagères ou durables. Une seule certitude : ils sont légion.

Deux généalogistes érudits et réputés, Joseph Valynseele et Christophe Brun, ont consacré un ouvrage à la descendance des enfants illégitimes de Louis XV « Les Bâtards de Louis XV et leur descendance », Paris, Perrin, 1992. Après s’être livrés à une analyse pointilleuse et avoir écarté ceux pour lesquels subsiste le moindre doute, ils n’ont retenu que 8 enfants naturels et recensé plus de 500 familles descendant d’eux aujourd’hui – donc directement du roi par la main gauche. C’est-à-dire, quand même, plusieurs milliers d’individus.

Leur estimation, aussi rigoureuse soit-elle, est certainement très en dessous de la réalité, tous les historiens en conviennent. Louis XV, en effet, a couché avec des centaines de femmes, peut-être 1000, peut-être plus encore. Nos généalogistes ne recensent que 8 enfants naturels sûrs (d’autres évoquent le double…), parce que, les concernant, il y a des témoignages concordants, et parfois même des traces écrites. Mais 8 enfants pour un homme qui, pendant 40 ans, a connu tant de femmes, c’est quand même étonnamment peu. Certes, elles ne sont pas toutes tombées enceintes. Certes encore, la mortalité infantile était à l’époque très élevée. Mais la pilule n’existe pas non plus…

En outre pour Louis XV comme pour tous les autres souverains, beaucoup de naissances, surtout celles issues d’aventures actives avec des femmes de « basses conditions », étaient soigneusement cachées et rarement recensées. Quand elles n’étaient pas tout simplement ignorées des intéressés eux-mêmes. Une fille séduite une nuit, ou une heure, pouvait disparaître dans la nature et ne plus jamais donner signe de vie. Henri IV a-t-il su que la paysanne avec qui il avait passé quelques minutes dans une botte de foin sur une route de France, avait mis au monde neuf mois plus tard un petit garçon ? Louis XIV a-t-il appris que la domestique qu’il avait troussée à la hâte, dans un recoin du château de Saint-Germain, avait dû quitter son emploi six mois plus tard parce qu’elle était grosse ? Louis XV a-t-il eu connaissance de toutes les naissances qui ont eu lieu après ses visites dans son bordel privé, où on lui réservait des jeunes filles vierges ? Sa réponse est clairement « non ».

Il est même arrivé à Louis XV comme Henri IV, à Louis XIV ou Napoléon Ier, qui le raconte, de ne rien savoir de la femme qu’ils avaient brièvement tenue dans leurs bras : ni son identité, ni son origine, ni sa situation, ni ce qu’elle était devenue…

Admettons cependant la comptabilité concernant le Louis XV : une dizaine d’enfants illégitimes seulement. Il ne s’agit là que d’un seul souverain. Depuis François Ier, ils sont une quinzaine à avoir occupé le trône de France. La plupart ont eu, eux aussi, de nombreux bâtards. On en dénombre officiellement une quinzaine connus pour Henri IV, autant pour Louis XV, une dizaine pour Napoléon III.

Mais surtout, ils avaient tous des frères, des fils, des cousins, des neveux, qui ont, comme eux, collectionné les aventures et maîtresses. Sur près de quatre siècles (1500 à 1870), cette population de prince de sang royal ou impérial qui ont mené la belle ville se chiffre à plusieurs centaines de personnes. Ils ont eu, en tout, des milliers d’enfants illégitimes. Ce sont donc des centaines de milliers de familles, et donc des millions d’individus, qui ont aujourd’hui du sang royal ou impérial dans les veines.

Ces individus appartiennent à toutes les couches de la société, de la plus haute la plus modeste. En effet les rois et les princes n’étaient pas regardant sur l’origine sociale de leur passade, voire de leurs favorites en titre : le fils aîné de Louis XIV, qui aurait dû être roi si la mort ne l’avait emporté avant son père, vécut avec des comédiennes; la comtesse du Barry, maîtresse de Louis XV, née Jeanne Bécu, était la fille d’un domestique ; la compagne du prince de Condé était une ancienne prostituée; Napoléon III, avant d’être empereur, vécut avec une lingère dont il eut deux enfants…

Tous ont troussé allègrement beaucoup de filles du peuple ou de la petite bourgeoisie, sans se soucier de leur origine. Les enfants qui furent issus de ces brèves rencontres, illégitimes et non reconnus, – ce qui est le cas de la plupart d’entre eux -, n’étaient pas toujours au courant de leur filiation : on en a beaucoup d’exemples. Ils furent élevés dans le milieu où ils étaient nés : ce pourrait être une ferme, une boutique ou un château… Il y a trente ou quarante ans, l’historien André Castelot dénicha une descendante directe de Louis XIV qui était… femme de ménage.
(fin de l’extrait et adaptation de Sexomonarchie)

Moralité : (même s’il n’y en a jamais eu, ou très peu !)

Chaque Européen peut prétendre avoir du sang impérial de Charlemagne dans les veines. Chaque citoyen de souche française descend mathématiquement de Saint-Louis. En résumé tout le monde est de souche impériale ou royale… Égalité partout !

A défaut chacun peut prétendre à un quartier de noblesse d’ancien régime, héritage invraisemblable et inattendu d’une caste qui a prétendu détenir son pouvoir de Dieu, jalousement préservé jusqu’à ce que la démocratie lui sépare la tête du corps. «Un règlement de Comtes» en fait, et un magnifique retour sur investissement pour les sujets qui auraient autant de droit de s’en targuer ! Une vraie révolution…

Voir également : Chevalerie et noblesse

A la question : « J’ai des origines de famille noble. Comment puis-je récupérer mon titre et mon blason ? », nous répondons : « C’est certain au vu du texte qui précède ! Encore faut-il savoir quel titre et quel blason…et le prouver ! » Car si tel était le cas la question ne se poserait pas. Compte tenu de ses statuts, la Fondation de l’OCR offre la possibilité d’acquérir un titre et un blason qui deviendront purement légitimes (et indépendants d’anciens régimes) de manière à ce que ce genre de question soit définitivement résolue pour les générations à venir. Rien n’empêche, « Nil Obstat » !